4 clarinettes donnent le tempo
Dernière mise à jour : 5 août
Le groupe Not’ébene s’est produit au P’tit théâtre des Forges à Luçay-le-Mâle ce vendredi 6 juillet. Voici une interview exclusive.
Comment s’est crée le groupe ?
Sacha Gillard : Le groupe s’est monté au conservatoire d’Orléans. Nous y étions tous les quatre il y a 13-14 ans et nous étions dans le cursus dit « professionnel ». Dans ce cursus là, on rencontre d’autres musiciens et nous nous sommes rencontrés dans ce cadre là. Après nous avons commencé à jouer sur pupitre un peu de manière très classique parce que nous avons eu cette formation Et petit à petit nous nous sommes émancipés des pupitres. Maintenant nous jouons par cœur et de la musique un peu plus traditionnelle.
Qu’est-ce qui vous a amené à vous retrouver que tous les quatre sans avoir fait le choix d’intégrer d’autres instruments mais de s’être fixé que sur quatre clarinettes ?
Anaïs Vaillant : C’est une formule que Jean-Paul (un autre membre du groupe) et moi-même avions déjà expérimenté pendant nos cours et nous avions déjà eu l’occasion de nous produire dans différentes circonstances C’est un moyen de mettre vraiment en valeur les différents timbres de la clarinette (basse, sib, cor de basset). C’est aussi un moyen de faire connaitre l’instrument qui nous tenait à cœur.

Pourquoi le nom Not’ébene ?
Anaïs Vaillant : Not’ évidemment on se doute bien pourquoi. Notes de musique. Et ébène parce que, les personnes ne le savent pas toujours que c’est un instrument fait d’ébène.
Vous jouez des musiques de l’Europe de l’Est en majorité mais derrière y-a-il un message que vous souhaitez transmettre ?
Anaïs Vaillant : Oui, déjà que la musique s’adresse à tout le monde, toutes catégories sociales, de tous bords, de toutes nationalités. Nous-mêmes musiciens, nous sommes issus d’origines diverses, de mélange. La musique s’adresse à tous et cela dépasse les frontières. C’est pour cela que nous avons très vite quitté les pupitres car cela nous permet d’avoir un contact avec le public qui est tout de suite plus direct.
Pourquoi avoir choisi la clarinette plutôt qu’un autre instrument ?
Sacha Gillard : Tous, nous avons commencé très tôt. Avant 10 ans. Quand on est jeune, il y a pas mal le hasard qui compte. Moi par exemple j’avais un bon ami qui était un peu plus grand que moi qui faisait de la clarinette. Je m’y suis intéressé. Mes parents m’emmenaient un peu au conservatoire ou voir des concerts. Mais cela m’a influencé de voir cet ami qui jouait de la clarinette. Je veux faire comme lui. Il y a cette part de hasard qui est là. Après j’ai bien accroché avec cet instrument. Je crois que c’est le côté soufflant. Le fait de souffler. C’est nous qui fabriquons un peu notre son. En fait la clarinette, c’est un peu comme le chant, c’est très organique. Il y a des sensations qui arrivent tout de suite.
Anaïs Vaillant : Je viens d’un milieu rural et moi la clarinette, les instruments à vent c’étaient mon dada. Mon père, mon grand-père jouaient dans les fanfares et les harmonies locales. Il se trouve qu’il y avait aussi ma tante qui jouait de la clarinette. J’étais un peu fan car elle avait de grands cheveux. Par mimétisme, par admiration je me suis mise à la clarinette et c’est vrai qu’au fil des années j’ai de plus en plus aimé cet instrument parce qu’il a un timbre chaleureux. Il transmet des émotions vraiment différentes. C’est vrai comme le dit Sacha, le fait de souffler dedans, de faire corps avec cet instrument, c’est vraiment un truc plaisant qui grandit normalement au fil des années.
Vous nous faîtes voyager avec votre musique, mais vous-mêmes avez-vous voyagé pour apprendre ses différentes musiques ?
Sacha Gillard : Not’ébene n’a pas voyagé en dehors des frontières de France. Pas encore mais cela pourrait se faire. J’espère bien. Après je pense qu’individuellement en tant que musicien, nous nous inspirons de pleins de choses. Nous avons forcément des goûts pour telle et telle esthétique parce que nous sommes allés parfois dans tel pays et nous avons fait des découvertes. Par exemple, je suis allé quand j’étais petit avec mes parents en Roumanie, en Hongrie, en Bulgarie et j’ai vu des musiciens locaux. Même si aujourd’hui « je n’en fais pas référence directement cela m’a forcément influencé dans le parcours de ces musiques là.
Anaïs Vaillant : Sinon nous nous nourrissons par les disques, les concerts de toutes ces musiques là.
Sacha Gillard : Il y a une grande richesse qui est enregistrée de cette musique. On a beaucoup de traces sonores et on peut s’en servir. Mais après il faudrait qu’on se fasse une tournée dans les Balkans.
