Air France, c’est fini !!!
Boischaut-Nord mag a rencontré Stéphane à la ferme de la Renaudière en pleine formation maraichère. A 47 ans, il est venu d’Auvergne pour partir sur un nouveau chemin de vie. Maintenant que ses deux filles sont en âges de s’occuper d’elle-même, Stéphane va prendre son envol dans sa reconversion.
Boischaut-Nord mag : Qu’est-ce qui vous a amené à réaliser cette formation ?
Stéphane : Cela fait 23 ans que je suis dans l’aéronautique et 20 ans chez Air France. J’avais envie de changer de vie, d’être plus proche de la nature et de faire quelque chose pour l’écologie donc il était essentiel pour moi de passer par une formation. Et pouvoir vivre plus en harmonie avec les choses les plus simples notamment le maraichage mais pas seulement. J’ai un projet maraicher, c’est une évidence mais j’ai aussi un projet au niveau des arbres fruitiers. Je vais vraiment faire une zone agro-écologique où l’on puisse retrouver tout un tas d’insectes. Où on peut protéger la vie de façon à recréer une biodiversité, la conserver et pouvoir profiter de ce que nous donne la nature : des fruits et légumes.
Boischaut-Nord mag : Comment avez-vous financé votre formation ?
Stéphane : Pour moi, c’est un projet fongecif. J’ai fait une demande de financement fongecif. On est en permanence en restructuration chez Air France et du coup il y aura un prochain plan social et je l’ai anticipé. Je savais que c’est la dernière année où il avait le fongecif et pour moi c’était essentiel. Après je rentre dans mon entreprise au 1er octobre pour attendre le prochain plan et pour pouvoir partir et monter ma ferme. Ce qui devrait me laisser 3 ou 4 mois avant qu’il y ait le prochain plan pour bien établir les choses, toute la partie financière, toute la planification des cultures. Les 3 mois avant la fin de l’année, je vais me concentrer là-dessus en dehors du travail et en plus visiter la ferme.
Boischaut-Nord mag : Par rapport à votre projet, que pensez-vous de cette formation ?
Stéphane : C’est une formation qui correspond à ce que je cherchais puisqu’il y a à la fois la formation théorique et la formation pratique. J’aime mieux le module que je fais actuellement parce que je suis plus en direct avec le métier. Le module 1 c’était plutôt théorique, là c’est plutôt la pratique. Mais il faut aussi passer par une partie théorique.

Boischaut-Nord mag : Qu’est-ce que vous a apporté cette formation ?
Stéphane : Cela apporte beaucoup. C’est aussi le gros de la formation. Il y a la formation en elle-même mais il y a aussi l’échange qu’il peut y avoir. Les 2 premiers mois on était à Milançay et on était 38, mais cela c’est très passé. Je n’ai pas l’impression d’avoir eu de difficultés avec les autres. On se contacte toujours par téléphone. Arrivé ici avec d’autres personnes deux mois de plus cela créer des liens de plus. Il y a aussi les anciens qui viennent nous voir avec qui on échange. Et c’est hyper important. Il y a un échange de savoir-faire.
Boischaut-Nord mag : Comment se passera ou envisagez-vous votre post-formation ?
Stéphane : Il y aura un investissement. J’ai déjà un business plan. On va essayer de travailler sur celui-ci avec l’équipe de formation Saint-Marthe (ndlr : à Milançay dans le Loir-et-Cher) pour établir la partie financière et juridique. Et puis normalement c’est les deux seules parties qui me manquent véritablement. Quand je suis arrivé je ne savais pas quel matériel utiliser, maintenant c’est un peu plus clair. Je sais qu’il va me falloir un certain matériel qu’aujourd’hui je peux budgétiser, ce que je ne pouvais pas faire en début de formation. Le projet se concrétise, s’améliore avec le temps. Petit à petit avec la formation pratique on peut quantifier. Quand on prend une planche et qu’on l’emmène au bout, on sait combien de temps il va nous falloir, comment s’organiser. On apprend à faire plein de choses et on apprend aussi des choses qu’on ne fera pas dans nos projets. C’est pareil pour gagner un peu de temps, gagner un peu en production.
Boischaut-Nord mag : Et au niveau du foncier ?
Stéphane : Le foncier c’est malheureusement ce qui nous préoccupe le plus. C’est difficile de lâcher des terres. On peut comprendre. Le monde paysan est un peu dur avec ce que l’on appelle les néo-paysans. Donc oui c’est difficile de trouver du foncier. C’est un vrai combat et j’espère pouvoir débuter au printemps 2020 mon projet. Dans le calendrier ce serait pas mal. Toute la mise en place, rechercher un nouveau bien, voir si je peux étendre chez moi, je vais relancer une dernière négociation avec le propriétaire qui est tout autour de chez moi. Je vais voir ce que l’on peut faire. Sinon je rechercherais autre chose et avec l’argent du plan d’épargne ça fera le total entre ce qui restera de la maison et puis le plan de départ volontaire que je bénéficierai chez Air France.