Bernanos, le révolutionnaire d’un autre temps
Le colloque sur Bernanos a commencé hier soir, vendredi 16 novembre au sanctuaire Notre-Dame de Pellevoisin. Cette première conférence est l’occasion de parler de l’histoire de la commune. Elle a pris deux angles. Dans un premier temps, Jean-Emmanuel de Gabory, recteur du sanctuaire a pris la parole pendant une demi-heure pour rappeler l’histoire des apparitions de la Vierge Marie à Estelle Faguette. Dans un second temps, c’est Bruno Daugeron qui a pris la parole pour présenter la famille maternelle de Georges Bernanos. Celui-ci n’a pas hésité à fouiller dans les archives départementales de l’Indre pour retrouver les documents nécessaires.

Bruno Daugeron, professeur de droit dans la région parisienne est propriétaire d’une maison à Pellevoisin, non loin de celle que la famille maternelle de l’écrivain occupait. L’homme a présenté la généalogie de l’auteur sur la branche maternelle qui est une famille ayant vécue sur la commune de Pellevoisin dans le lieu-dit les Barreaux. Bruno Daugeron a réussi à remonter jusqu’au XVIIème siècle. Marie-Clémence dit « Hermance » Moreau, mère de l’écrivain a rencontré Jean-François dit « Emile » Bernanos à Paris en suivant Mme de la Rochefoucault pour qui elle travaillait. Son mari rachète la maison de son père 4 ans avant la naissance de Georges. Lui-même y vivra jusqu’à l’âge de 8 ans.

Un portefeuille inattendu
Henri Quantin, professeur de lettres à Moulins et ami de la communauté est venue parler de Bernanos. « Un week-end pour se mettre à l’écoute d’un grand écrivain », commence l’enseignant. Il insiste sur le fait de « ne pas supprimer ce qui nous heurte chez Bernanos » car c’est un auteur qui refuse le mensonge et qui n’hésite pas à dire ce qu’il pense notamment dans ses ouvrages.
Henri Quantin base sa conférence sur le portefeuille de Bernanos. Il divise son discours en deux parties : ce qu’il y a pas et ce qu’il y a dedans. La première chose qu’il n’y a pas c’est l’argent. Bernanos a comme grand maitre littéraire Balzac qu’il a lu au complet à 13 ans. Pour cet auteur visionnaire celui qui est un modèle de réussite, c’est Claudel même s’il est contre l’idolâtrie de l’argent.
Dans son portefeuille, il n’y a pas de carte politique non plus. Ni de droite, ni de gauche, il dénonce sans prendre parti pris pour un camp. « On peut constater la lucidité de Bernanos sur son époque », exprime Henri Quantin. Ce côté de résistance a un parti politique ou dans un conflit peut se voir avec les deux lettres qu’il possède dans son portefeuille, celle de Simone Weil, philosophe et celle de Mgr Fontenelle.

Jeunesse et sainteté
Le samedi 17 novembre après-midi, le colloque est accentué sur une dimension plus spirituel. Bernanos, réputé comme un auteur catholique était surtout en recherche de la sainteté. Cette partie du week-end révèle le thème de ce colloque : jeunesse et sainteté.
Le thème de la jeunesse est dû au niveau des romans par les personnages qui sont jeunes. Le frère Marie-Alexandre de la communauté Saint-Jean a exploité le prêtre du roman Un Journal d’un curé de campagne dans un premier temps.
Pour décrire ce jeune prêtre, le frère de Saint-Jean prend l’exemple de sa rencontre avec un militaire. Avec celui-ci le curé va faire un tour de moto. À travers ce texte, Bernanos voit la jeunesse comme la forme charnelle de l’espérance.
Le deuxième personnage est celui de Mademoiselle Chantal dans la Joie. C’est une jeune femme qui administre la maison familiale après le décès de sa mère et après un essai au Carmel. Elle est perçue comme une sainte.

Pour poursuivre le thème de la jeunesse et la sainteté, Jean-Emmanuel de Gabory, recteur du sanctuaire, reprend les écrits dit de combats de Bernanos. Il choisit de l’aborder sur deux axes.
Bernanos se révolte contre les Jésuites qui selon lui formataient les jeunes à devenir des soldats. L’auteur disait que déjà à son époque on n’ose plus parler de l’intériorité. Et cette communauté, il l’a connait pour y avoir passé ses études.
Le second axe expose l’aspect de la sainteté comme l’esprit d’enfance inspirait par Sainte Thérèse de Lisieux. Il est aussi marqué par la figure de Jeanne d’Arc. Bernanos essaye de le retrouver dans ses lectures mais ne la trouve pas.

Un débat sur Bernanos
Dimanche 18 novembre, le colloque devait se terminer avec Gérard Leclerc sur le thème d’Actualité avec Bernanos mais celui-ci n’a pas pu venir. Jean-Emmanuel de Gabory, recteur du sanctuaire, a donc lancé un débat entre l’assistance et les intervenants du week-end. Comment Bernanos nous rejoint-il aujourd’hui ?
https://www.youtube.com/watch?v=lZAa3Mst0Is&t=48s

Un petit bonus pour terminer cet article :