Consommation : un retour aux producteurs
Dernière mise à jour : 14 avr. 2020
Fin mars, le premier ministre annonce que les marchés couverts ou en plein air devaient cesser. Ludovic Moreau, maraîcher et horticulteur sur Écueillé, avait quelque peu anticipé. « Nous avons fait un petit mot aux habitants d’Écueillé pour proposer des livraisons à domicile » avec l’accord du maire. Depuis Ludovic Moreau et son épouse Vanessa voit leurs journées de travail plus intenses car en plus des livraisons, ils ont ouvert le magasin à la ferme toute la semaine. « Nous travaillons quatre fois plus que si nous faisions les marchés en temps normal ».
Au début, les clients du maraîcher n’avaient pas saisi l’importance du confinement et ne comprenaient pas l’interdiction des marchés. « Maintenant ils restent bien confinés chez eux, explique-t-il. Le service à domicile les arrange beaucoup. Nous voyons qu’ils sont complètements apeurés ». Avec cette crise sanitaire, le producteur s’aperçoit qu’il « y a un changement de mentalité. Déjà ils sont en train de bouder les grands magasins de peur d’attraper le virus dans les zones de confinement ». Ludovic Moreau constate que les personnes se tournent maintenant vers les producteurs de toutes consommations.

Une économie à double tranchant
Le petit plus pour les producteurs, c’est de pouvoir accueillir une nouvelle clientèle qui est composée de personnes qui habituellement travaillent et ne peuvent pas aller aux marchés. « Ils reviennent faire leurs courses vers les producteurs ». Ludovic Moreau révèle que parmi cette population, beaucoup souhaite changer leur façon de consommer à l’avenir. Après trois semaines sans marchés, c’est le temps d’un premier bilan qui est scindé en deux pour lui puisqu’il a la partie maraîchère qui fonctionne bien et la partie horticole qui est en difficulté suite à l’interdiction de la vente de plantes ornementales.
« Au niveau du maraichage, nous faisons quatre fois plus de chiffre qu’en temps normal. Nous sommes complètement déborder, avoue-t-il. Nous essayons de palier péniblement avec les marchés que nous avons, le magasin et les livraisons à domicile ». Le plus délicat c’est pour la partie horticole car les plants de légumes sont autorisées mais pas celles des fleurs. En sachant que pour l’entreprise, c’est 50% du chiffre d’affaire à l’année. « Mais ce qui nous ronge, c’est que depuis la semaine dernière, les jardineries qui font animalerie ont le droit de tout vendre mais nous professionnels nous n’avons pas le droit, s’indigne Ludovic Moreau. C’est une catastrophe économique pour nous ».
Josiane AUGIS