La Renaissance au coeur de Poulaines
Dernière mise à jour : 15 avr. 2021
Valérie Esnault a investi le domaine de Poulaines il y a 29 ans en achetant la partie appelée château de Poulaines. En 1991, toute la partie de la métairie était divisée entre plusieurs propriétaires. « Quand nous sommes arrivés, il y a des anciens qui ont vu que nous allions faire une phase de travaux dans le jardin, explique la propriétaire, ils sont venus au bout de deux ou trois ans avec une monographie qui avait été écrite un abbé au XIXème siècle ». Celle-ci reprenait l’histoire du jardin.
Le domaine était dirigé par une famille qui a voulu vendre en 1799 mais en un seul lot pour garder le prestige et la valeur du bien. L’acheteur, Jean-Baptiste-Hyppolyte Godeau d’Entraigues, a un lien avec le château de Valençay. Et sa fille a épousé un membre de la famille limousine Brettes. Le couple a beaucoup herborisé le jardin ce qui a donné lieu à plus de mille planches botaniques qui se trouvent à Limoges. La métairie est alors mise en fermage en 1806 et a réalisé une description.

De famille en famille
Un premier vrai plan se constitue. « Tous les arbres datent du XIXème siècle, dévoile Valérie Esnault. Nous avons des chênes, des ormes, dans les arbres les plus anciens nous avons des frênes, des platanes et des tilleuls ». Puis il y a une histoire avec la restauration des bâtiments et la plantation des premiers séquoias entre 1875 et 1880. « C’est une famille qui a protégé la maison. Et à un moment, il n’y avait pas d’héritier. Après la guerre la maison est restée abandonnée ».
C’est un architecte du patrimoine qui racheta la maison avant de la revendre à Valérie Esnault en 1991. « Tout ce qui s’est fait, s’est réalisé de 1950 jusqu’à notre arrivée ». La métairie a été vendue à plusieurs propriétaires. En 1991, la jeune femme découvre un paysage boisé, touffu, la métairie bien cachée derrière. Elle commence a planté et a réalisé un jardin potager pour pouvoir apporter des légumes à ses enfants qui vivent à Paris et elle s’est souvenue de la monographie.

Un parcours historique
« Pendant des années, révèle la propriétaire, j’étais sûr que cette maison datait de la Renaissance ». Les habitants du village lui avaient signifiée qu’il n’y avait rien dans les archives de l’Indre. Et c’est quand elle décide d’ouvrir les portes au grand public. « Il y a quelqu’un qui travaillait à la DRAC qui est venu, explique Valérie Esnault. Il m’a dit de faire analyser les charpentes ». Elle a déposé un dossier d’analyse des charpentes en même temps que celui pour les jardins remarquables.
Depuis l’année consacrée aux 500 ans de la Renaissance durant l’année 2019, la propriétaire estime qu’il y a un véritable progrès d’un point de vue fréquentation. Via un organisme le domaine de Poulaines a été référencé sur le web pour des réservations en ligne pour les deux maisons d’hôtes. « Et là, cela a été une surprise. Je me suis mise à accueillir beaucoup d’étrangers, dévoile Valérie Esnault. Quand j’ai commencé à accueillir les premiers Californiens, les Newyorkais qui venaient dans mon petit village du Berry, je me suis dit c’est dingue ».
Josiane AUGIS