Les fantômes en rient encore…
Samedi 6 octobre a été une soirée de folie pour tous ceux qui se sont présentés à la Grange aux Blas-Blas à Luçay-le-Mâle. Anne-Élisabeth Prin avait invité Frédérique de Givry qui s’est produite sur les planches de son théâtre. La comédienne qui s’est orientée vers la dimension théâtrale du clown a donné le sourire et même fait rire toute la salle. Du début jusqu’à la fin, Frédérique de Givry a su tenir son publique dans le rire. Elle a accepté de répondre à nos questions pour vous permettre de mieux la connaître.

Boischaut-Nord mag : Comment êtes-vous arrivé au théâtre ?
Frédérique de Givry : Cela ne fait pas 20 ans que je fais ce métier là. J’étais commerciale pendant 10 ans. Mon métier m’ennuyait du coup j’ai fait des études de philosophie. J’ai une maîtrise. Un jour, pendant mes études, j’ai découvert le clown, mais je n’avais jamais fait de théâtre. Je me suis formée en faisant des stages pendant plusieurs années et après j’ai décidé de créer une association qui a duré 10 ans. Elle intervenait avec le clown car il est un acteur social qui a son point de vue à donner sur la société. J’ai donc beaucoup travaillé avec des acteurs sociaux de la ville de Moulins dans la prévention. Pour des jeunes en errance, les adolescents… sur des thèmes comme la drogue, l’alcool, etc. j’ai commencé comme cela le clown. J’allais dans des écoles, sur les marchés, dans des séminaires professionnels. À un moment, il y a quelqu’un qui m’a proposé de jouer en pédopsychiatre donc je joue en pédopsychiatrie à Bourges. C’est un autre type de jeu. Le clown est un prétexte pour rentrer en relation avec des êtres en souffrance ou des enfants autistes.

Boischaut-Nord mag : Comment est arrivé ce spectacle ?
Frédérique de Givry : Je n’avais jamais créé de spectacle car je créais pour des évènements. Il y a eu un moment où j’ai eu envie. J’ai demandé si Michel Dallaire avec qui je me suis formée, s’il voulait bien mettre en scène mon spectacle. C’est un parcours qui est assez particulier comme tous les clowns. Et voilà les Fantômes n’aiment pas les courants d’air et j’avais envie de présenter cela sur le thème de la folie de personnes qui parfois ne se rendent pas compte qu’ils sont complètement dans l’illusion de soi-même. C’est une folie douce car elle n’est pas malheureuse ma personnage mais pour moi, les fous ne sont pas forcément dans les hôpitaux. Parfois il y a des gens très sensés dans les hôpitaux mais qui sont un peu trop sensibles.

Boischaut-Nord mag : Vos études de philosophie a-t-il été une aide pour écrire ce spectacle ?
Frédérique de Givry : Non, j’ai fait de la philosophie parce que je m’ennuyais dans mon métier et j’aimais bien les questionnements philosophiques mais en faite, pour le clown a des questionnements aussi mais il les vit. Tandis que le philosophe est dans ses pensées. Le clown, tout ce qui se passe, il le vit, il l’expérimente, la vie, la mort, etc. Donc j’ai trouvé que cela me plaisait assez bien d’arriver par le clown sur des réflexions très profondes mais en mettant de la légèreté sinon c’est pathétique. Je préfère faire rire que pleurer.

Boischaut-Nord mag : Pourquoi le titre « les Fantômes n’aiment pas les courants d’air » ?
Frédérique de Givry : C’est tout bête. Pendant que j’étais en création, il y a du vent qui est passé et cela a claqué les portes. Et c’est là que le titre est venu. Les fantômes n’aiment pas les courants d’air. Je l’ai noté en me disant pour un livre cela pourrait être bien et je l’ai laissé. Après je me suis dit … avant le spectacle s’appelait la Belle vie. J’ai appelé mon metteur en scène et il me dit cela est bien. C’est un bon titre pour une folle.
