Témoignage de solidarité sur le front
Un mois, jour pour jour, que la population est confinée. Un mois, jour pour jour, que les ambulanciers sont sur le front. Un mois, jour pour jour, que l'ensemble des professionnels de soins sont mobilisés avec peu de moyens à leur actif. Voici un premier bilan qui peut-être établi.
Pour démarrer cette nouvelle mission à laquelle les ambulanciers n’étaient pas préparés d’un point de vu matériel, le Samu a dans un premier temps fourni 10 kits de protections ce qui était peu par rapport à l’augmentation des cas Covid-19. « Et régulièrement, confie Béatrice Métivier, le Samu redonne un carton de dix ».

Révélation du protocole
Pour les Ambulances Métivier, le groupe Philippon-Coquelet, patron depuis juillet 2018, a envoyé du matériel de protection à ses salariés ainsi que 30 litres de désinfectant, produit utilisé en grande quantité au cours des interventions Covid-19 et des trajets de patients ayant des soins à l’hôpital régulièrement.
Lors des transports de personnes suspectées d’être atteintes du virus, un protocole est mis en place. Les ambulanciers s’équipent de protections. « Quand ils arrivent aux urgences, explique Béatrice Métivier, il y a un cheminement bien précis. Nous ne rentrons pas dans la salle des urgences, c’est une porte annexe pour que les patients suspects Covid-19 ne soient pas en contact avec les autres ».
Après chaque patient transporté, l’ambulance est désinfectée avec un appareil qui projette du produit sur l’ensemble des parois. Celle-ci prend une demi-heure. Ce temps est pris avant de repartir sur une autre intervention. En sachant que les ambulanciers sont actuellement mandatés sur des gardes spéciales Covid.

Une organisation pour faire face
En mars, l’Agence régionale de santé (ARS) a choisi de mettre en place des gardes H24 spéciales Covid. Pour le département de l’Indre, Béatrice Métivier, présidente de l’association départementale des transports sanitaires urgents secondaire (ADTSUS 36) a été appelée pour mettre en place le dispositif conjointement avec le Samu.
C’est ainsi que quatre gardes ont été mises en place. Une pour le secteur nord assurée par les Ambulances Métivier qui seront supplées dés le 1er mai par les Ambulances Pigelet d’Écueillé. Le secteur du sud du département est couvert par cinq sociétés d’ambulances. Et deux gardes sur Châteauroux qui assurent principalement les transferts sur Tours quand l’état du patient le nécessite.

Un élan de générosité
Encore aujourd’hui, les ambulanciers de l’Indre comme tant d’autres en France sont toujours en quête de matériel car il est fourni au compte goutte. Les Ambulances Métivier ont été témoins d’une solidarité naissante pour palier à cette carence. Au début du confinement, l'entreprise de nettoyage Valnett a procuré aux professionnels des masques et des gels hydroalcooliques.
Puis l'entreprise de matériel Negoloc basée à Lye s'est mise en relation avec Béatrice Métivier pour fournir des kits de protection provenant d'un stockage massif lors de la grippe aviaire. Ceci permet d'assurer une continuité d'approvisionnement en supplément à ce que l'armée dépose chaque semaine. L’entreprise a promit d’apporter un complément de protection dans les jours à venir.
Et pour remonter le moral des troupes en ce temps pascal peu joyeux, la chocolaterie valencéenne Castel' Praliné a fait un don de deux pleines corbeilles d'œufs et de poules en chocolat. Un bon moyen de remettre du baume aux cœurs aux ambulanciers qui se sentent bien souvent oubliés quand il est question de professionnels de santé.
Josiane AUGIS