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Un traître à la ferme des Rosiers

Les Rosiers, un lieu-dit qui a été repéré par l’association Hier en Bazelle à Luçay-le-Mâle. Aujourd’hui c’est une ferme classique mais à la Seconde Guerre mondiale, le terrain nommé Pétain était idéal pour un parachutage. Bien que difficile de s’en rendent compte avec l’exploitation agricole actuelle, « le terrain est très plat et va très loin », explique Jean-Luc Stiver, historien et auteur de plusieurs ouvrages sur la résistance et les maquis de l’Indre.


La Résistance par les airs

Pour comprendre le rôle de cet emplacement stratégique, il est important de rappeler quelques faits sur la Résistance. Celle-ci a démarré assez rapidement avec des petites actions. « Cela va être une personne qui va tout simplement saboter une ligne téléphonique, explique Jean-Luc Stiver, ce sera un des premiers fusillés en France ». Ce sera aussi des collégiens de la Châtre qui font des journaux et les placardent en 1942. Ces jeunes n’ont que 14 ans.

« Nous avons aussi les journaux qui viennent de Grande-Bretagne, raconte l’historien, qui sont parachutés ». Les prospectus étaient largués sur les lieux prévus à l’accès des avions. Dés octobre 1940, les opérations commencent avec le parachutage des premiers agents en France. Ils utilisent des petits avions « qui ont la particularité de s’envolaient et d’atterrir sur des distances très courtes. Ils avaient un train d’atterrissage très robuste et en dessous il y a un réservoir supplémentaire ». Lieu où ils rajoutent un troisième homme.


Le terrain choisi pour les parachutages

A deux reprises

Le terrain de la ferme des Rosiers portait le nom de Pétain. Chaque terrain avait un nom de maréchal ou d’amiral. Choisi comme lieu de parachutage, une sécurité s’est mise en place. Une première opération a lieu en décembre 1942. Un télégramme rappelle que « le message c’est « Ponce Pilate se lave les mains à l’eau froide ». La lettre qui devait être plaçait au sol c’était la lettre P, décrit Jean-Luc Stiver, et on indique le nombre de containers au nombre de 6 ». Les conditions météorologiques ont empêché le parchutage.

Un deuxième a était programmé en janvier 1943. Le nouveau message « était normalement « le diable passera 6 fois » et le message a été transformé « diurne passera 6 fois », explique l’historien. Donc l’avion est venu mais l’équipe n’était pas là ». Un second passage a lieu avec le bon message. Le dispositif pour le parachutage est opérationnel. Les 6 hommes prévus sont présents avec les fermiers de la localité. Les 6 containers pouvant aller jusqu’à 200 kg sont largués à Luçay-le-Mâle.

Une fois la livraison rangée, les trois hommes, Boivin, Joubert et Levaillant repartent à Chabris en passant par Villentrois. Là, « ils tombent sur un barrage de gendarmerie ». Ceux-ci ont été prévenus par leurs collègues de Châteauroux. « Cela signifie qu’on a affaire à un parachutage qui a été vendu », déclare Jean-Luc Stiver. Les hommes n’ont pas eu d’autres choix que de donner leur vraie identité. Le lendemain, ils sont arrêtés.


Panneau indiquant la dernière étape du parcours Jeannot Bizeau

Pour en savoir plus : Jean-Luc Stiver, Lorsque le diable s’en mêle, Points d’encre

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