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Édouard Philippe, un homme aux multiples facettes

Dernière mise à jour : 20 oct. 2023

De retour pour la troisième année, Édouard Philippe dévoile l’homme qu’il est aux 26ème Rendez-vous de l’histoire qui se sont déroulés à Blois ce week-end. L’homme connu comme ancien Premier ministre de la France se livre à travers un entretien autour de différentes thématiques. Celles-ci sont traitées dans son dernier ouvrage Des lieux qui disent.


Cet ancien avocat, amoureux de l’histoire, laisse l’homme politique de côté pour donner place à un homme intellectuel et philosophe. Ce samedi 7 octobre, Édouard Philippe s’est révélé être un homme profond, réfléchi ayant des valeurs importantes qui lui ont permis de grandir en tant qu’être humain. Une profondeur qu’il essaie de mettre à l’œuvre dans ses réflexions.


Edward Philippe se présente sous une nouvelle facette


La sécularisation change notre vision de la mort

La loi de la fin de vie est un débat en court. Un sujet que son interlocuteur Christopher Gendry, directeur départemental de la Nouvelle République, l’invite à aborder. Hors des propos de son livre, l’actuel maire du Havre joue le jeu en exprimant sa réflexion. « Très honnêtement si je n’en parle pas dans le livre c’est parce que je ne sais pas encore ce que j’en pense », révèle-t-il.


C’est avec humilité qu’Édouard Philippe avoue être encore mitigé dans sa réflexion. Il rappelle que dans son livre il évoque le fait qu’en France « nous sommes marqués par une disparition dans la plus grande partie de la population de la dimension religieuse. Nous vivons une période de sécularisation extrêmement rapide et intense ». Une évolution unique dans l’Histoire.


La fin de vie, une question redoutable

Si l’ancien Premier ministre évoque cette sécularisation c’est pour mettre en avant la vision que nous avons de la vie et donc de la mort. « Sécularisation d’un côté. Désacralisation d’un autre côté. Nous perdons le sens du sacré dans le religieux et le civil, constate Édouard Philippe. Cela a un lien avec la mort parce que les habitudes sociales face à la mort sont en train de changer ».


La crémation est un choix de plus en plus répandu dans notre société. Il souligne que cela à une signification sur notre vision sur la mort. « Notre façon d’appréhender la mort s’est transformée. Dans ce contexte là, comment, il faut d’un point de vue législatif accompagner la fin de vie ou pas. C’est une question que je trouve redoutablement difficile ».


La fin de vie, une vision nouvelle

Les hôpitaux, un lieu protecteur

Il explique que les lieux qu’il évoque dans son livre, ce sont ceux qui ont façonnés sa pensée actuelle. Pour les lieux en lien avec la santé, il se dit être à l’aise avec ses milieux. « J’ai toujours aimé les hôpitaux, je considère que c’est un lieu protecteur ». Il dévoile que la seule inquiétude au niveau de la santé dans son enfance était celle de son père, décédé.


Viens sa maladie auto-immune qui n’est pas grave mais qui se voit. Cette expérience lui permet « de comprendre beaucoup mieux ce que peuvent vivre des personnes qui sont malades, dans leur vie, dans leur construction sociale, dans leur rapport à la société, à leur employeur ». Il confirme que cette expérience est un enrichissement humain.


Le système de santé doit changer sa vision du malade

Le système de santé laisse une place insuffisante aux malades. « En France, on considère que le grand intérêt de la médecine est de gagner. Je pense que les deux grands sujets que nous avons devant nous, c’est d’abord la question de la prévention ». Le maire du Havre s’interroge sur comment la médecine peut nous éviter de tomber malade ?


La seconde interrogation c’est « comment la santé traite les malades ? Pas seulement comment elle les soigne. Comment on envisage ceux qui sont malades dans une société moderne et démocratique ? ». Édouard Philippe voit la question de la santé de manière très philosophique. Celle-ci est-elle la meilleure méthode pour le changement ?


La France, une nation de mobilité

Viens la question de l’aménagement du territoire. « Je ne suis pas certain que la sobriété et les infrastructures soient incompatibles », affirme le maire du Havre. Il donne l’exemple du développement des axes de circulation. Pour lui, si nous voulons une transition écologique, cela ne signifie ne pas construire des infrastructures ou de les rénover.


« Notre pays, la France, est fondamentalement une nation qui n’est pas ethnique, qui n’est pas linguistique, exprime l’ancien premier ministre en s’appuyant sur l’histoire. Ce qui fait la France c’est à la fois un souvenir et un projet ». Selon sa pensée il faut une forme de projet politique. C’est ce qui permet la mobilité.


Les infrastructures sont l'évolution économique du pays

Les infrastructures, un symbole de la nation

En s’appuyant sur la reconstruction de la France en 1945 après la guerre il affirme que « les infrastructures contribuent à incarner un projet ». Il rappelle que la construction de la France tout au long de son histoire s’est réalisée avec les infrastructures. « Mon sentiment c’est que les infrastructures servent à raconter un récit national et à incarner un projet ».


En donnant des exemples bien concrets, il démontre qu’il y a un véritable problème au niveau des infrastructures existantes. « Le sentiment de déclassement lorsque vous avez des infrastructures nouvelles qui concernent d’autres et que vous voyez une forme de moins bons services par vos infrastructures c’est puissant et corrosif ». Pour lui, il faut construire.


L’école française, un creuset d’inégalité

Le système scolaire est un problème actuel auquel Édouard Philippe a été confronté indirectement via ses parents et sa sœur qui ont été professeurs. « Il y a pleins de sujets urgents et importants en France mais qu’il n’y a aucun sujet urgent et important que l’école ». Cette thématique tient à cœur au maire du Havre car c’est le découlement de tous les problèmes.


Il exprime ses craintes pour l’école. « Depuis longtemps, l’école que nous célébrons en disant que c’est l’école de la République, révolte Édouard Philippe. Plus nous mettons de valeur dans ce terme plus nous nous éloignons en réalité de ce que cela veut dire vraiment ». Il soulève le fait que l’école française relève le plus l’inégalité sociale.


L'école, le sujet majeur pour la France

L’école française, un sujet urgent

Le second volet que l’ancien Premier ministre met sur la table est le niveau de l’école. « La vérité oblige à constater lorsque nous comparons le niveau moyen qu’il baisse. C’est assez marqué en science ». Selon les statiques, il révèle que les meilleurs le sont moins et que ceux qui décrochent sont plus nombreux. « Donc notre système n’est pas satisfaisant ».


Le constat est que les effectifs baissent dans le public pour augmenter dans le privé. Il rappelle que les directeurs d’établissement sont dans des situations impossibles car seuls face à des décisions pas toujours simple à prendre. « J’essaye de donner des pistes pour faire en sorte que notre école fonctionne car il n’y a pas de sujet plus important ». Des pistes qu’il développe dans son livre Des lieux qui disent.



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